Les formes de l’argumentation
Les formes de l’argumentation
L’argumentation peut être directe ou indirecte : elle est dite « indirecte » lorsque le locuteur emprunte le biais de la fiction pour faire passer sa thèse ou son message.
Les formes directes
- le pamphlet est un écrit satirique, souvent politique, au ton virulent (Voltaire) ;
- l’essai est un ouvrage, de forme assez libre, dans lequel l’auteur expose ses opinions (cf. Montaigne, Les Essais) ;
- le plaidoyer est la défense d’une cause, le réquisitoire est une accusation ;
- le manifeste est une déclaration écrite, publique et solennelle, dans laquelle un homme, un gouvernement ou un parti expose un programme ou une position (on trouve ainsi des manifestes de groupes d’artistes, autour d’un programme esthétique : cf. Le Manifeste du surréalisme) ;
- la lettre ouverte est un opuscule souvent polémique, rédigé sous forme de lettre ;
- la préface est un texte placé en tête d’un ouvrage pour le présenter, en préciser les intentions, développer ses idées générales (Préface de Cromwell, ou encore Préface du Dernier Jour d’un condamné, de Victor Hugo) ;
- l’éloge, le panégyrique, le dithyrambe sont des textes marquant l’enthousiasme et l’admiration que leur auteur voue à quelque chose ou quelqu’un.
Les formes liées à la presse écrite
Journaux et revues accueillent régulièrement des textes argumentatifs :
- l’éditorial est un article émanant de la direction du journal. Il engage la responsabilité du rédacteur en chef et de l’ensemble du journal, tout en restant une parole individuelle (celle du journaliste qui le signe) ;
- le billet d’humeur est une courte chronique où le rédacteur s’adresse en son nom à une ou plusieurs personnes, sur un sujet d’actualité ;
- un journal peut également publier une lettre ouverte : cf. le célèbre J’accuse, de Zola, paru dans l’Aurore.
Les formes obliques
- la fable (La Fontaine) ;
- le conte (Perrault, Le Petit Chaperon rouge) et le conte philosophique (Voltaire, Candide) ;
- l’apologue (récit souvent bref contenant un enseignement : on voit que les deux premières formes citées appartiennent au genre de l’apologue) ;
- l’utopie (genre littéraire dans lequel l’auteur imagine un univers idéal, par exemple l’abbaye de Thélème, chez Rabelais) et la contre-utopie (1984, d’Orwell) ;
- le dialogue (parfois dialogue philosophique, cf. Diderot, ou Sade) ;
- le théâtre (Marivaux, L’Île des esclaves).